Né en 849 A.H. au Caire, Décédé en 911 A.H au Caire
Le califat islamique à Baghdad tomba entre les mains des Moghols
en 656 A.H. - 1258 E.C. et tout fut détruit avec lui commençant la
chute du système politique, l’assassinat du calife ainsi que
nombre de savants et une bonne part de la population, jusqu’à la
gigantesque bibliothèque arabe jetée dans les eaux du Tigre.
À l’extrême ouest, la catastrophe fut encore plus lourde avec la
disparition du pouvoir islamique après la chute de Grenade en 897
A.H. - 1492 E.C. Vinrent alors les tribunaux de l’inquisition qui
exterminèrent les derniers musulmans restés sur place et brûlèrent
la bibliothèque islamique florissante qui s’y trouvait. L’ensemble
de cette scène donnait l’impression que les Moghols et les
Chrétiens pliaient le tapis de l’islam de la carte du monde.
Néanmoins, cette violente secousse politique connut en parallèle
une ascension culturelle et scientifique des Musulmans. En effet,
ce fut l’époque des immenses encyclopédies des sciences, des arts
et de la littérature sur une période d’un siècle et demi.
Parmi les auteurs de ces encyclopédies imposantes figurent Ibn
Mandhûr (décédé en 711 A.H. - 1311 E.C.) l’auteur de Lisân
Al-`Arab i.e. "La Langue des Arabes", An-Nuwayrî (décédé en 732
A.H. - 1331 E.C.) l’auteur de Nihâyah Al-Arab, Ibn Fadlillâh
Al-`Umarî (décédé en 748 A.H. - 1347 E.C.) l’auteur de Masâlik
Al-Absâr i.e. "Parcours des Yeux" et Al-Qalqashandî (décédé en 821
A.H. - 1418 E.C.) l’auteur de Subh Al-A`shâ i.e. "Le Matin du
Mal-Voyant".
Jalâluddîn As-Suyûtî
L’Imâm As-Suyûtî naquit le 1er Rajab 849 A.H. (octobre 1445)
au Caire. Il s’appelle `Abd Ar-Rahmân Ibn Abî Bakr Ibn Mohammad
Al-Khudayrî Al-Asyûtî. Il descendit d’une famille connue pour sa
science et sa piété. Son père étaient parmi les savants pieux et
distingués si bien que les savants et les nobles lui confiaient
l’éducation de leurs enfants.
As-Suyûtî devint orphelin du père à l’âge de six ans. Il s’orienta
vers l’apprentissage du Noble Coran dont il acheva la mémorisation
avant ses huit ans. Puis, très jeune, il mémorisa d’autres livres
comme Al-`Umdah, Minhâj Al-Fiqh wal-Usûl i.e. La Méthodologie de
la Jurisprudence et des Fondements, la Alfiyyah (poème de mille
vers) d’Ibn Mâlik qui accrurent sa science et élargirent son
discernement. Il bénéficia de l’attention et des soins de
plusieurs savants parmi les amis de son père et certains d’entre
eux furent ses tuteurs comme Al-Kamâl Ibn Al-Hammâm le hanafite
l’un des grands savants de son temps. Le jeune homme fut beaucoup
marqué par lui et notamment en ce qui concerne son éloignement des
sultans et des hommes politiques.
Ses Maîtres
As-Suyûtî vécut à une époque riche en savants distingués qui
brillèrent dans les domaines nombreux des sciences religieuses,
maîtrisèrent les sciences linguistiques avec ses diverses branches
et contribuèrent à la littérature. As-Suyûtî fut donc influencé
par cette communauté scientifique distinguée. Il commença la quête
du savoir en 864 A.H. - 1459 et étudia le fiqh [1], la grammaire
et les successions. Au bout de deux ans, il avait déjà son
habilitation (arabe : ijâzah) pour l’enseignement de la langue
arabe. La même année, à l’âge de 17 ans, il rédigea son premier
livre Sharh Al-Isti`âdhah wal-Basmalah i.e. "Explication de
l’Isti`âdhah et de la Basmalah" et reçut à ce titre les éloges de
son maître `Alamuddîn Al-Balqînî.
Dans son apprentissage, As-Suyûtî avait pour habitude
d’accompagner un seul Sheikh à la fois. Quand le Sheikh décédait,
il en accompagnait un autre. Son principal formateur fut Muhyiddîn
Al-Kâfayjî. As-Suyûtî l’accompagna pendant 14 années entières et
apprit la majorité de son savoir. Il apprit le Coran et le fiqh
avec son sheikh Sharafuddîn Al-Minâwî et apprit le hadîth pendant
4 ans en compagnie de Taqiyyudîn Ash-Shiblî. Quand ce dernier
décéda, il suivit Al-Kâfayjî pendant 14 ans et apprit de lui
l’exégèse, les fondements (usûl), la langue arabe et al-ma`ânî
(les sens ?). Il suivit également les enseignements du Sheikh des
hanafites Al-Afsarâ’î ainsi que ceux de Al-`Izz le hanbalite,
Al-Marzabânî, Jalâluddîn Al-Mahallî, Taqiyyuddîn Ash-Shamnî et de
nombreux autres savants. Par exemple, on lui cite en matière de
science du hadîth pas moins de 150 sheikhs parmi les savants doués
de ce domaine.
Son apprentissage ne se limita pas à des enseignants hommes. Il y
avait également des femmes parmi ses enseignants qui avaient
atteint les sommums du savoir comme âsiyah Bint Jâr Allâh Ibn
Sâlih, Kamâliyah Bint Mohammad la Hachémite, Umm Hâni’ Bint Abî
Al-Hasan Al-Harwînî, Umm Al-Fadl Bint Mohammad Al-Maqdisî et bien
d’autres.
Ses Périples
Les voyages étaient et sont toujours un passage nécessaire
dans la quête du savoir. Ils l’étaient davantage dans le passé
pour tout savant désireux d’approfondir ses connaissances.
As-Suyûtî fait partie de ceux qui voyagèrent pour rencontrer les
grands savants. Il se rendit dans diverses régions d’Egypte comme
Al-Fayyoum, Dumyât (Damiet), Al-Mahallah et autres. Il se rendit
en Syrie, au Yemen, en Inde, au Maghreb, à At-Takrour (le Tchad
actuel). Il se rendit également au Hijâz où il passa un an entier
dans la proximité (du Prophète) et but de l’eau de Zamzam afin
d’atteindre le rang de Sirajuddîn Al-Balqînî dans le domaine du
fiqh et celui du Hâfidh Ibn Hajar Al-`Asqalânî dans le domaine du
hadîth.
Quand il eut complété son bagage scientifique, As-Suyûtî s’attela
à la charge de la fatwa en 871 A.H. - 1466 E.C. et dicta le hadîth
l’année suivante. Il avait une connaissance très large et un
savoir abondant et disait de lui-même : "Il m’a été accordé une
connaissance profonde dans sept sciences : l’exégèse, le hadîth,
le fiqh, la grammaire, al-ma`ânî, al-bayân et al-badî` [2]" à côté
des fondements du fiqh et la dialectique, la science des qirâ’ât
(lectionnaires) qu’il apprit tout seul et la médecine. Mais il ne
s’approcha guère des mathématiques et de la logique. Il dit
également : "Je possède désormais l’ensemble des instruments de
l’ijtihâd [3], qu’Allâh en soit loué. Je le dis en guise de
témoignage des bienfaits d’Allâh - Exalté soit-Il - et non pour en
tirer quelque fierté... car que vaut ce monde pour que son
acquisition soit une fierté ?"
Les cercles scientifiques tenus par As-Suyûtî connurent une grande
affluence de la part des étudiants. Il fut d’abord nommé
enseignant de fiqh à Ash-Shaykhûniyyah, l’école où enseignait son
père auparavant. Ensuite, il dicta le hadîth et se chargea de la
fatwa à la mosquée d’Ibn Tûlûn. Puis, il fut appelé à la tête
d’Al-Khânqâh Al-Bibarsiyyah qui était comble de prétendants au
soufisme. Les mésentente éclata entre As-Suyûtî et ces derniers
qui faillirent le tuer. A ce moment, il décida de quitter
Al-Khânqâh Al-Bibarsiyyah, de se retirer de la vie publique et de
ses assemblées pour se consacrer à la rédaction et à la dévotion.
Son retrait de la vie publique
As-Suyûtî passa une longue période dans des conflits avec des
savants contemporains, essentiellement des critiques mutuelles
cinglantes. Parmi ces opposants, il y avait Al-Burhân Al-Karakî,
Ahmad Ibn Mohammad Al-Qastalânî et Ash-Shams Al-Jawjarî. Mais son
conflit le plus violent fut avec Shamsuddîn As-Sakhâwî qui accusa
As-Suyûtî de plagier une partie de ses écrits et de s’approprier
des ouvrages anciens peu connus du public.
As-Suyûtî se défendit vigoureusement et rédigea comme à son
habitude un opuscule à caractère littéraire pour soutenir sa
position. Il rédigea donc une épître en réponse à As-Sakhâwî
intitulé Maqâmat Al-Kâwî fî Ar-Radd `alâ As-Sakhâwî i.e. "Poème
Brûlant en Réponse à As-Sakhâwî" l’accusant de falsifier
l’histoire et de manger la chair des savants [4], des juges et des
sheikhs de l’islam.
Ses rapports mouvementés entre lui et certains savants de son
époque ainsi que l’agression dont il fut victime dans Al-Khânqâh
Al-Bibarsiyyah n’étaient pas étrangers à son retrait de l’iftâ’
[5], de l’enseignement et de la vie publique dans son ensemble et
son séjour à son domicile à Rawdat Al-Miqyâs sur les rives du Nil
à l’âge de quarante ans. Il écrivit à cette occasion une épître
intitulée Al-Maqâmah Al-Lu’lu’iyyah i.e. Le Poème Perlé ainsi que
At-Tanfîs fî Al-I`tidhâr `an Tark Al-Iftâ’ wat-Tadrîs i.e.
Explication de la Retraite de l’Iftâ’ et de l’Enseignement.
Certains adversaires d’As-Suyûtî se rendirent compte de leur
erreur et de l’injustice des attaques faites à l’encontre de ce
noble savant et reconnurent leur tort. En première ligne figure
l’imâm Al-Qastalânî qui, voulant obtenir l’agrément de ce noble
savant cloitré chez lui et désintéressé du contact du public, se
rendit chez lui pieds nus pour lui présenter ses excuses. Mais
ceci ne poussa pas As-Suyûtî à interrompre sa retraite ni à
revenir au public. Il poursuivit son dévouement total pour la
dévotion et la rédaction.
Son attitude vis-à-vis des Sultans et des Princes
As-Suyûtî connut treize sultans mamloukes. Ses relations avec
eux étaient plutôt distantes voire rompues. Lorsqu’il les
rencontrait, il se donnait le rang qui était le sien et adoptait
avec eux l’attitude des savants pieux. Si son attitude ne plaisait
pas, il s’éloignait d’eux et les ignorait. Un jour, il se rendit
chez le sultan honoré Qâytbây vêtu de son Taylasân [un long
turban], chose qu’on lui repprocha. Il rédigea alors une épître
justifiant son comportement intitulée Al-Ahâdîth Al-Hisân fî Fadl
At-Taylasân i.e. Les Hadîths Agréés dans le Mérite du Taylasân.
Sous le sultanat de Tûmân Bây Ier, ce dernier essaya de se
débarrasser de lui. Mais le savant abandonna son domicile dans
l’île de la Rawdah et disparut quelque temps jusqu’à la
destitution du sultan. Certains princes lui rendaient visite et
lui offraient de l’argent et des présents qu’il refusait sans
exception. Il refusa à plusieurs reprises l’invitation du sultan à
le rencontrer et rédigea à ce sujet un livre intitulé Mâ Warâ’a
Al-Asâtîn fî `Adam it-Taraddudi `Alâ As-Salâtîn i.e. "Raisons
empêchant les savants de se rendre chez les sultans".
Sa Culture et Ses Ouvrages
As-Suyûtî était l’une des figures saillantes du mouvement
scientifique, religieux et littéraire de la seconde moitié du 9ème
siècle hégirien. Son activité scientifique en termes de rédaction
remplit diverses branches comme l’exégèse, le hadîth, le fiqh,
l’histoire, les tabaqât [6], la grammaire, la linguistique, la
littérature et autres. Ainsi possédait-il une culture
encyclopédique.
Les facteurs ayant favorisé l’abondance de sa production sont son
retrait de la vie publique à l’âge de quarante ans pour se
consacrer entièrement à la rédaction, la richesse de sa
bibliothèque, l’abondance de son savoir, le nombre important de
ses maîtres et de ses voyages et sa rapidité à l’écriture. Sa
carrière d’auteur s’étendit sur 45 ans étant donné qu’il fit ses
débuts dès l’âge de 17 ans et se consacra à cette activité pendant
22 années successives. Si l’on distribuait sa production
littéraire sur sa carrière, on obtiendrait environ 40 pages par
jour sachant que la plupart de sa production consistait à
compiler, synthétiser et annoter les écrits d’autrui. Sa part
d’innovation propre était très réduite.
As-Suyûtî souhaitait être l’Imâm du 9ème siècle de l’hégire pour
l’abondance de son savoir. Il dit : "J’ai imploré parmi les
bienfaits d’Allâh et sa générosité d’être l’envoyé de ce siècle vu
que je me distingue par la profondeur de ma connaissance dans
toutes sortes de savoirs".
Les écrits d’As-Suyûtî dépassèrent les trois cents livres et
épîtres. Brokleman lui recensa 415 écrits alors que Hâjî Khalîfah
dans Kashf Adh-Dhunûn lui dénombra 576 ouvrages et certains comme
Ibn Iyâs allèrent même jusqu’à 600 ouvrages. Parmi ses ouvrages
dans les sciences et l’exégèse du Coran, il y a notamment :
Al-Itqân fî `Ulûm Al-Qur’ân i.e. La Maîtrise dans les Sciences du
Coran, Mutashâbih Al-Qur’ân i.e. L’Equivoque dans le Coran,
Al-Iklîl fî Istinbât At-Tanzîl i.e. Le Diadème dans la Déduction
de la Révélation, Mafâtih Al-Ghayb fî At-Tafsîr i.e. Les Clés de
l’Insondable dans l’Exégèse, Tabaqât Al-Mufasirîn i.e. Les
Générations des Exégètes, Al-Alfiyyah fî Al-Qirâ’ât Al-`Ashr Mille
Vers dans les Dix Lectionnaires, Ad-Durr Al-Manthûr fî At-Tafsîr
bil-Ma’thûr i.e. Les Perles Dispersées dans l’Exégèse par
Tradition et Tafsîr Al-Jalâlein i.e. l’Exégèse des Deux Jalâl.
Dans le domaine du hadîth et de ses sciences, As-Suyûtî
connaissait par coeur 200 mille hadîths d’après ce que l’on
rapporte de lui. Il était passionné par la compilation et la
recherche des hadiths. Il rédigea une dizaine de livres dans ce
domaine certains comprenant plusieurs volumes et d’autres ne
dépassant pas quelques pages. Parmi ses livres, on cite Is`âf
Al-Mubti’ fî Rijâl Al-Muwatta’ i.e. Le Secours du Lent dans les
Hommes d’Al-Muwatta’, Tanwîr Al-Hawâlik fî Sharh Muwatta’ Al-Imâm
Mâlik i.e. Eclairage des Ténèbres dans le Commentaire du Muwatta’
de l’Imâm Mâlik, Jam` Al-Jawâmi` i.e. La Somme des Sommes,
Ad-Durar Al-Muntathirah fî Al-Ahâdîth Al-Mushtahirah i.e. Les
Perles Dispersées dans les Hadîths Réputés, Al-Muntaqâ Min Shu`ab
Al-îmân lil-Bayhaqî i.e. Sélection des Branches de la Foi
d’Al-Bayhaqî, Asmâ’ Al-Mudallisîn i.e. Les Noms des
Mystificateurs, âdâb Al-Futyâ i.e. Ethique de la Fatwa et Tabaqât
Al-Huffadh i.e. Les Générations des Mémorisateurs.
Dans le domaine du fiqh, il rédigea Al-Ashbâh wan-Nadhâ’ir fî Fiqh
Al-Imâm Ash-Shâfi`î i.e. Les Similitudes dans la Jurisprudence de
l’Imâm Ash-Shâfi`î, Al-Hâwî fî Al-Fatâwî i.e. La Collection des
Fatwas, Al-Jâmi` fî Al-Farâ’id i.e. La Somme en Matière de
Successions, Tashnîf Al-Asmâ` Bimasâ’il Al-Ijmâ` i.e. Plaisir des
Ouïes Avec les Questions de l’Unanimité.
Dans la liguistique et ses sciences, il rédigea plus de 100 livres
et épîtres dont : Al-Muzahhar fî Al-Lughah i.e. Le Fleuri dans la
Langue, Al-Ashbâh wan-Nadhâ’ir fî Al-Lughah i.e. Les Similitudes
en Langue, Al-Iqtirâh fî An-Nahw i.e. Proposition en Grammaire,
At-Tawshîh `alâ At-Tawdîh, Al-Madhhab fîmâ Warada fî Al-Qur’ân Min
Mu`rab, Al-Bahjah Al-Murdiyah fî Sharh Alfiyyat Ibn Mâlik i.e. La
Joie Satisfaisante dans l’Explication des Mille Vers d’Ibn Mâlik.
Dans le domaine de la rhétorique, on lui cite : `Uqûd Al-Jumân fî
`Ilm Al-Ma`ânî wal-Bayân i.e. Les Colliers de Perles dans les
Sciences des Sens et de la Rhétorique, Al-Jam` wat-Tafrîq fî Sharh
An-Nadhm Al-Badî` i.e. Regroupement et Distinction dans le
Commentaire de la Magnifique Rédaction et Fath Al-Jalîl lil-`Abd
Adh-Dhalîl i.e. Ouverture du Glorieux Pour l’Humble Serviteur.
Dans le domaine de l’histoire et des tabaqât (générations), on lui
dénombre plus de 55 ouvrages et épîtres dont notamment Husn
Al-Muhâdarah fî Akhbâr Misr wal-Qâhirah i.e. Beau Discours dans
les Récits d’Egypte et du Caire, Târîkh Al-Khulafâ’ i.e.
L’Histoire des califes, Ash-Shamârîkh fî `Ilm At-Târîkh (ouvrage
d’historiographie), Târîkh Al-Malik Al-Ashraf Qâytbây i.e.
L’Histoire du Noble Roi Qâytbây, `Ayn Al-Isâbah fî Ma`rifat
As-Sahâbah i.e. Parfaite Justesse dans La Connaissance des
Compagnons, Bughyat Al-Wu`âh fî Tabaqât An-Nujâh i.e. La Fin des
Avertis dans les Génarations des Rescapés, Nadhm Al-`Iqyân fî
A`yân Al-A`yân, Darr As-Sahâbah fîman Dakhala Misra Min As-Sahâbah
i.e. Le Don du Nuage dansles Compagnons Venus en Egypte et Tabaqât
Al-Usûliyyîn i.e. Les Générations des Spécialistes des Fondements.
Parmi ses autres écrits intéressants, il y a Manhal Al-Latâyif
fil-Kunâfah wal-Qatâyif, Ar-Rahmah fî At-Tibb wal-Hikmah i.e. La
Miséricorde en Médecine, Al-Fâriq Bayna Al-Mu’allif was-Sâriq i.e.
La Différence Entre l’Auteur et le Plagiaire, Al-Fattâsh `alâ
Al-Qashshâsh, Ar-Radd `Alâ Man Akhlada ilâ Al-Ard wa Jahila Anna
Al-Ijtihâda fî Kulli `Asrin Fard i.e. Réponse à Celui Qui Tomba
Bas et Ignora Que l’Effort de Réflexion Est une Obligation à Toute
Époque.
La volonté divine fit que la bibliothèque arabe et islamique
conserva la plupart de l’héritage d’As-Suyûtî et que la majorité
de ses livres précieux fut imprimée. Ainsi de nombreux individus
puisèrent dans son savoir.
Ses Disciples
Les disciples d’As-Suyûtî furent nombreux et brillants. Les
plus doués entre eux étaient Shamsuddîn Ad-Dâwûdî l’auteur de
Tabaqât Al-Mufassirîn i.e. Les Générations des Exégètes,
Shamsuddîn Ibn Tûlûn, Shamsuddîn Ash-Shâmî le Muhaddith [7]
d’Egypte et le grand historien Ibn Iyâs l’auteur de
Badâ’i`Az-Zuhûr i.e. Les Merveilles des Fleurs.
Son Décès
L’Imâm As-Suyûtî décéda à son domicile à Rawdat Al-Miqyâs sur
les rives du Nil au Caire le 19 Jumâdâ Al-ûlâ 911 A.H. le 20
Octobre 1505 et fut enterré aux côtés de son père.
P.-S.
Nous nous sommes basés sur la présentation en arabe du site
islamonline.net
Une liste de 139 ouvrages d’As-Suyûtî disponibles aux États-Unis à
l’Université de Princeton peut être consultée sur internet.
Notes
[1] Le fiqh : la jurisprudence islamique.
[2] al-ma`ânî, al-bayân et al-badî` sont des branches de la
linguistique.
[3] L’ijtihâd désigne l’effort de réflexion et de déduction en
matière de fiqh.
[4] Manger la chair de quelqu’un : expression issue du Coran
désignant la calomnie.
[5] L’iftâ’ désigne l’activité de mufti consistant à émettre des
fatwas c’est-à-dire des verdicts sur des questions d’ordre
juridique et religieux.
[6] tabaqât : science dédiée à l’étude de l’histoire et le
classement en générations des grandes personnalités que ce soit de
manière générale ou dans un discipline particulière.
[7] Le terme muhaddith désigne tout savant spécialiste du hadîth.
-
Puisse Dieu lui faire miséricorde et l’agréer